Session de bateau solo hivernale

Habituellement l’hiver nous privilégions les bateaux longs à 4 ou 8 rameurs. Protocole Covid oblige nous ramons actuellement uniquement en bateau monoplace (skiff ou eurodiffusion et équivalents) qui sont sujets au risque chavirage (cf article précédent). Etant donné le grand froid et l’eau glacée nous avons donc restreint la zone de navigation entre le ponton du club et la Tour carrée de la Couronnerie (2500m) pour que les rameurs restent groupés et en vue les uns des autres. Ces séances un peu particulières, inédites car nous avons l’habitude d’exploiter un bassin de 13km jusqu’à Nort sur Erdre et 13km jusqu’au quai Ceineray de Nantes, donnent lieu à des sorties très sympa. Alors, rameurs autonomes, levez-vous le dimanche et venez ramer !

skiff session hiver 2021 Sucé sur Erdre

Image 1 parmi 27

skiff session hiver 2021 Sucé sur Erdre

Et dans le cas d’un chavirage, on fait comment ?

Le chavirage (ou déssalage) d’un rameur (ou d’un groupe de rameurs) est rare mais cela peut toujours arriver, même pour les plus expérimentés… Et se retrouver à l’eau à côté de son bateau peut être désagréable et même mettre en cause votre sécurité. Aussi, voici quelques conseils pour faire tout ce qui est possible pour l’éviter et pour savoir y faire face si cela arrive. Cet article a été rédigé par un rameur qui a expérimenté le chavirage hivernal en 2021 , merci à Henric de sa contribution 😉

Comment éviter le chavirage ?

Les pré-requis pour éviter le chavirage ?

  • S’assurer que le niveau de votre bateau correspond à votre niveau d’évaluation de rameur (Bronze, Argent…)
  • S’assurer que les conditions météo et le périmètre de sortie correspondent également à votre niveau

Ces critères sont obligatoires et doivent être validés par le chef de base (cf également tableau blanc avec pions magnétiques de couleur)

Avant de partir, ne pas oublier non plus de vérifier que

  • Les rames sont du bon côté de la dame de nage et non inversées babord/tribord
  • Les barrettes des dames de nage sont bien fermées et serrées
  • Tous les bouchons sont fermés (cela n’empêche pas de tomber à l’eau, mais cela aide par la suite…)

Les pièges qui mènent au chavirage

  • Ne pas passer trop près des obstacles (nénuphars, branches, bouées, panneaux de signalisation, autres bateaux…)
  • Renforcer la position de sécurité (pelles perpendiculaires au bateau) en cas de vagues (par exemple provoquées par le passage d’un autre bateau, ou levées par le vent)
  • D’une façon générale, éviter les « fausses pelles » (ce qui se produit lorsqu’une pelle se coince dans l’eau et reste trop parallèle au bateau)

Que faire si le chavirage se produit quand même ?

Cela n’arrive que rarement mais voilà… c’est arrivé. C’est désagréable et en plus cela vous prend par surprise… D’un seul coup, les repères changent et vous êtes mis à contribution physiquement et psychologiquement. Il vous faut analyser rapidement la situation et prendre rapidement des décisions. Voici les 2 conseils essentiels à appliquer (à moins qu’un bateau de sécurité avec un encadrant ne soit proche de vous et vous voit, auquel cas il pourra vous aider)

  1. S’il vous est possible de remonter et de vous mettre rapidement en position classique sur le bateau (voir ci-après « comment se remettre en position rameur sur le bateau ? »), alors faites-le et recommencez à ramer ; ramer permet de se réchauffer si vous avez eu froid. Il est préférable de retourner directement au ponton dans ce cas.
  2. S’il vous est difficile de vous remettre en position rameur sur le bateau et/ou si les conditions sont défavorables (température de l’eau, vagues…), privilégiez votre sécurité en vous mettant à califourchon sur la coque du bateau retournée (voir ci-après « Que faire s’il est difficile de se remettre en position rameur sur le bateau ? »).

N°1 – Comment se remettre en position rameur sur le bateau ?

  • Si le bateau a la coque retournée, le remettre d’abord à l’endroit (en prenant soin de positionner préalablement les deux pelles parallèles au bateau sans quoi vous aurez du mal à basculer le bateau)
  • Une fois le bateau en position de navigation, mettre les deux pelles à plat, perpendiculaires au bateau et bien bordées
  • Tenir les deux pelles d’une main (ce qui garantit l’équilibre du bateau, sinon, toute tentative de remontée est vaine), prendre appui avec la deuxième main sur la planchette (celle où l’on pose son pied pour rentrer ou sortir du bateau)
  • Se hisser sur le bateau à califourchon en maintenant toujours les pelles à plat, s’asseoir sur la coulisse et repositionner les pieds. Vous êtes prêts à repartir ! Voyez la vidéo du club d’aviron de Vienne pour une démonstration en images :
Démonstration en images par le club d’aviron de Vienne

Le petit plus : cette méthode pour se remettre en position classique de rameur (également appelée « ressalage ») est utilement apprise et répétée à la belle saison de chaque année de façon volontaire et avec encadrant (pour le club : chaque mois de Juin)

Rappel utile : Si vous ne réussissez pas l’étape N°1 rapidement (pas plus de 1 minute en hiver), passez directement à l’étape N°2 (ne pas s’épuiser ni se surestimer)

N°2 – Que faire s’il est difficile de se remettre en position rameur sur le bateau ?

  • Privilégiez votre sécurité en vous mettant à califourchon sur la coque du bateau retournée. Celle-ci vous servira de flotteur. Il est important de rester le moins longtemps possible dans une eau froide.
  • Maintenez a minima la partie haute du corps hors de l’eau, vous aurez moins froid que immergé. Vous serez également plus visible
  • Si une rive est proche, vous pouvez vous déplacer en ramant avec les mains (mais en respectant les deux règles précédentes : rester sur la coque du bateau et maintenir le maximum du corps hors de l’eau)
  • Sauf conditions exceptionnelles, ne cherchez pas à nager en tractant votre bateau
  • Sauf conditions exceptionnelles, n’abandonnez pas votre bateau

Le petit plus : par temps froid, se vêtir toujours chaudement avec idéalement au moins 2 sous couches serrées contre la peau (dont une de type « combinaison »). Ces sous-couches même humides, maintiendront une température minimale au niveau du corps.

NB : La combinaison de compétition du club, portée en double épaisseur des autres vêtements de sortie, contribue à maintenir la chaleur corporelle.

En synthèse,

  • L’hiver, après un chavirage, se remettre en position classique de rameur peut être tenté pour un rameur l’ayant déjà pratiqué et à condition de ne pas y passer trop de temps
  • La mise en sécurité la plus forte est de se positionner rapidement sur la coque retournée qui assure la stabilité et le maintien hors de l’eau